Choix des outils :
Les caractéristiques de l’outil : sa forme ; sa taille ; son poids ; le matériau qui le constitue ; sa trace ; sa prise en main.
Pour des enfants âgés de 10 à 16 mois, c’est surtout avec l’intention qu’ils expérimentent cette texture nouvelle, avant même d’envisager qu’ils l’utilisent pour peindre. En premier lieu, l’enfant va porter la peinture à la bouche. Avant d’utiliser un outil traceur, l’enfant se rendra compte que son corps lui-même est un outil traceur, tout d’abord grâce à sa main (tracer au doigt, utiliser la main entière : tapoter, traîner les doigts ou la main, doigts écartés ou doigts joints, balayer, utiliser le poing, le dos de la main…). La main seule est un outil. Tout est outil, dès lors que, plongé dans une matière colorante, posé sur un support, il laisse une trace.
L’enfant s’appropriera l’outil comme il le souhaite. L’utilisation première de ce dernier peut être détournée par l’enfant, lui laisser la possibilité de faire son expérience (ex : au lieu de peindre avec les poils du pinceau, l’enfant se servira du manche du pinceau pour étaler sa peinture). Il faut avant tout lui permettre d’expérimenter avec du matériel qui lui offre une variété de manipulation et d’exploration. En fonction de l’observation de chaque enfant, on pourra proposer différents outils : rouleau, tampons, gros pinceaux, pinceaux plus fins…Proposer des outils des plus classiques aux plus insolites (en détournant l’objet de sa fonction première) ou en utilisant des éléments de la nature (ex : brindille de if (une variété de conifères)). Laisser à disposition des enfants divers outils, leur apprend à faire un choix (il expérimente, il contrôle).
Quelles couleurs ? Quelles consistances ?
Les couleurs se définissent par 3 caractéristiques : la teinte, la tonalité et l’intensité. La teinte est le nom donné à la couleur : rouge, vert, bleu (…).Les 3 couleurs primaires : bleu cyan, rouge magenta, jaune citron permettent de créer toutes les autres couleurs. Elles sont indispensables puisqu’il n’est pas possible de les obtenir par des mélanges d’autres couleurs.
Dans un premier temps, il est intéressant de ne proposer qu’une seule couleur à l’enfant car trop de choix peu l’inquiéter. Au fur et à mesure de son évolution, de là ou il en est, il faut lui laisser la possibilité de choisir d’autres couleurs pour qu’il puisse les mélanger et observer leurs modifications.
La matière se caractérise par sa fluidité, son épaisseur et son pouvoir couvrant. La peinture peut-être liquide ou épaisse. On peut y ajouter : de la colle blanche liquide (peinture plus épaisse mais qui glisse), des paillettes (effet brillant), du sable (peinture épaisse et rugueuse), du produit vaisselle (peinture plus lisse), de la lessive (peinture plus rugueuse).
Quelle surface, support, plan de travail et position de l’enfant choisir ?
Si la surface à peindre est trop restreinte, l’adulte va passer son temps à donner des limites aux enfants. Il est donc peu intéressant de proposer à des enfants âgés de 18 mois à 2 ans de faire de la peinture sur une feuille de format 21x 29,7 cm.
Avoir un cadre sans contrainte et sans limites pour l’enfant. Les petits n’ont pas encore les notions d’espace à respecter, de ligne à ne pas dépasser. Ils ont besoin de place pour donner à leurs gestes de l’amplitude (ex : grande feuille de papier déroulé, grand carton…).
Plus l’enfant s’exerce à faire de grands mouvements avec ses bras, plus il pourra maîtriser des gestes raffinés.
L’enfant commence tout juste à découvrir ce qu’il est capable de faire avec son corps ; aussi, lui demander de maîtriser ses mouvements quand il a les mains pleines de peinture, semble inadapté. C’est à l’adulte de faire en sorte que l’enfant ait un espace d’expression suffisant.
Le support de peinture est la matière ou l’objet sur lequel on peint. Travailler sur des supports de natures différentes (papier, tissu, carton, papier absorbant, lin, toile de jute…) et de formats différents (rond, carré, triangle, ovale…), afin de diversifier les moyens d’expression. Laisser à l’enfant la possibilité de déplacer son support, c’est-à-dire le tourner (recto/verso), le retourner (horizontalement/verticalement) devant lui.
L’adulte peut proposer différents plans de travail :
-Le plan vertical plus ou moins incliné qui se matérialise sous forme de chevalet ou plan oblique aménagé le long d’un mur. Il a l’avantage de placer l’enfant dans une position relativement peu fatigante tout en préservant les possibilités motrices globales (station debout donc mobilisation du corps tout entier et libération du geste) et une perception différenciée (déplacement donc « prise de recul »).
-Le plan horizontal est celui classique de l’écriture, donc du graphisme, effectué assis. Le support peut se trouver devant soi (table), au-dessous (sol). Il permet dans tous les cas que l’on tourne autour. Selon que l’on sera assis ou debout (même devant une table).
Laisser à l’enfant la possibilité de choisir sa position peut donner lieu à de nombreuses inventions. Généralement debout ou assis, il peut-être : agenouillé, baissé, penché…Être debout pour peindre est plus agréable pour les enfants que la position assise qui les bride dans leurs mouvements.
EQUIPE CRECHE AND DO