COMPTE RENDU CONFERENCE
« Un cadre pour grandir. Quelle autorité pour aider l’enfant à se construire ? »
Jeudi 24 novembre 2016 – Auditorium de BALMA.
Conférence animée par Agnès GINABAT, psychologue, membre du réseau ACB,
formée à l’Atelier des Parents.
I-L’amour ne suffit pas. L’autorité est nécessaire :
Aucun enfant ne naît civilisé, il le devient ! Il ne peut jamais bâtir sa vie sans l’aide des adultes. L’enfant a besoin de repères que l’adulte va lui donner. L’enfant n’est pas apte à fixer les règles lui-même. Pour l’enfant apprendre les comportements socialement acceptables prend du temps. C’est un apprentissage au même titre que tous les apprentissages. Dans un premier temps, l’enfant va subir ces limites et va manifester son mécontentement à l’égard de ces limites. C’est bien pour l’instant et dans le court terme que l’enfant n’est pas heureux des limites posées. C’est parce que son parent l’aime, qu’il lui fixe des limites, car il sait à long terme que cela va lui permettre une confiance en soi qui l’aidera à se construire.
Pour que l’enfant puisse s’insérer dans la société, il faut qu’il « s’auto-contrôle » ! Un monde sans interdit pour un enfant c’est l’angoisse. L’autorité parentale s’est un soutien pour l’enfant. Que devient l’enfant exigeant, autoritaire, irascible, il doute de l’amour de ses parents et finalement il n’est pas heureux ! Un enfant roi est un enfant profondément seul qui a du mal à s’intégrer dans la société.
Les règles sont là pour nous inviter à vivre en bonne entente les uns avec les autres et pour nous protéger. L’autorité rythme avec respect ! L’enfant est un être à part entière mais en construction, il a besoin d’être accompagné.
II-Définition de l’autorité et les différentes formes d’autorités
A-Définition
L’autorité vient du latin « auctor » qui signifie « celui qui augmente, qui fait grandir ». L’autorité s’est une influence positive, elle mène vers l’autonomie et non la soumission. L’objectif de l’autorité n’est pas de contrôler mais de donner confiance en l’enfant.
B-Les différentes formes d’ autorités
Entre autoritarisme et laisser-faire.
Autorité/hiérarchie : un gagnant et un perdant. Les parents pensent parfois qu’il faut exercer une pression sur l’enfant. Mais de l’autre côté, l’enfant y répond par de la résistance. Il faut rechercher la coopération de l’enfant ! Si on veut que cela marche à long terme, il faut que chacun soit gagnant.
Laxisme = laisser-faire. Une attitude qui est excessivement indulgente et tolérante envers l’enfant.
C-La punition
Comment l’enfant que l’on menace ou punit se sent-il ?
Les punitions entraînent des effets non-souhaités :
ØElles ne mènent ni à l’autonomie ni à la motivation intérieure,
ØElles rendent l’enfant agressif,
ØElles entraînent des dommages sur la relation que l’on construit à long terme avec son enfant. Et sur l’estime de soi de l’enfants,
ØElles n’aident pas l’enfant à comprendre. Il ne peut pas réfléchir tant il est envahi par les émotions. Plus on cri et moins il va comprendre. Il est bloqué dans son cerveau émotionnel et archaïque.
D-L’autorité bienveillante
1°-Rechercher la coopération de l’enfant. Un conflit est un problème à régler, en collaboration. L’autorité bienveillante recherche une solution et non un coupable.
2°-Donner des libertés dans le cadre, un cadre qui va évoluer en fonction de l’enfant, de son âge…
Le rôle du parent c’est de donner des repères stables à son enfant.
III-Quelques pistes pour poser les limites
A-Parler en terme de conséquences
Conséquences réparatrices
Nous avons tendance à réparer le problème en râlant. On accumule les tâches…soucis de mener l’enfant à l’apprentissage. Eviter à l’enfant de se sentir coupable, en lui proposant de nettoyer le verre d’eau renversé. Il a besoin de faire quelque chose d’utile afin de restaurer son image de lui. En cas de maladresse inviter l’enfant à réparer son erreur par lui-même.
Conséquences naturelles
Le livre est déchiré. Nous n’allons pas en racheter un. Il n’est pas utile que l’adulte en rajoute.
Conséquences logiques
Il paraît logique qu’un enfant ne joue pas au ballon à l’intérieur, néanmoins cette logique peut-être nuancée en fonction de l’environnement car elle fait appel à notre propre subjectivité.
Conséquences créatrices
Laisser la liberté à l’enfant de détourner les objets du quotidien et de se les approprier à travers le jeu et dans la construction de son imaginaire.
B-Ecouter l’enfant pour désamorcer sa réaction émotive
L’éducation met en jeu les deux parties : enfant et parent. Si les parents comprennent combien, il est difficile de se soumettre aux règles cela sera un soutien pour l’enfant, qui se sentira compris, aimé.
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Apaiser, cela ne veut pas dire que l’on est laxiste.
C-Donner des consignes plutôt que d’interdire
Eviter d’utiliser des formules négatives avec les enfants. Pour exemple : « ici on marche » plutôt que « ne court pas ». Au cours de la naissance et jusqu’à ses 18 ans, un enfant aura entendu ses parents lui dire 148.000 fois « NON ».
D-Utiliser peu de mots
Une fois la consigne énoncée à l’enfant, il n’est pas nécessaire d’utiliser plusieurs mots. Il faut être clair et concis, afin de ne pas noyer l’enfant dans un flot d’informations.
Conclusion :
Il n’y a pas de parents parfaits, il n’y a que des parents en apprentissage. Faisons confiance à notre enfant et faisons-nous confiance.
Il est impossible d’être un parent parfait, ni un enfant parfait !
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Equipe de CRECHE AND DO